En 2021, Fert a initié de nouvelles activités dans la province de Taza, au Maroc, en proposant un accompagnement technique et de proximité aux producteurs d’amandes de Galdamane et Maghraoua. Les plantations d’amandiers étant récentes dans ces communes du Moyen Atlas, la pratique de l’arboriculture est méconnue. Une équipe locale a été constituée afin de conseiller les agriculteurs sur la gestion et l’entretien de leurs exploitations agricoles.

Pour en savoir plus sur les premiers pas de Fert auprès des producteurs d’amandes marocains, découvrez ou redécouvrez l’article à ce sujet : Un accompagnement en proximité et progressif auprès des agriculteurs : Le cas des producteurs d’amandes du cercle de Taza (Maroc)

Contexte et objectifs

Afin de compléter l’accompagnement technique proposé aux producteurs d’amandes par l’équipe locale, Fert mobilise des professionnels d’organisations professionnelles agricoles françaises pour partager leur expertise avec les animateurs et les organisations de producteurs. Après André Pinatel, agriculteur retraité et ancien Président de la Chambre d’Agriculture de PACA, en septembre 2021, Jean-Michel Montagnon, conseiller en arboriculture et agroécologie de la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône, est parti à la rencontre des agriculteurs marocains en mars 2022. Ces missions ont pour but de conseiller les producteurs de Taza dans la conduite et la gestion de leurs vergers d’amandiers et de contribuer à la formation de l’équipe locale.

Elaboration d’un programme d’action

La mission de Jean-Michel Montagnon a permis de mettre en place une méthodologie et des outils pour optimiser l’accompagnement proposé par les techniciens aux agriculteurs. L’idée principale est d’adapter l’accompagnement aux besoins et attentes du producteur. Pour ce faire, il faut au préalable définir les objectifs en collaboration avec l’agriculteur et mettre en place les actions correspondantes. Jean-Michel Montagnon a pu présenter aux équipes des outils permettant de rendre l’accompagnement plus efficace et pertinent. Par exemple, des échanges entre l’agriculteur et son conseiller organisés autour de l’outil nommé « le décisionnel » permet d’anticiper et de planifier les chantiers principaux, les éventuels risques (grêle, pluie, sécheresse…) et les points à aborder en fonction des objectifs exprimés par le producteur.

Les échanges avec les agriculteurs ont notamment mis en avant les besoins suivants :

  • Former les producteurs sur les bases techniques de la production d’amandes : le fonctionnement de la pollinisation pour mieux l’assurer, la croissance de l’arbre et la fructification pour mieux appréhender la taille.
  • Les accompagner dans l’action : il peut s’avérer pertinent que les animateurs guident les producteurs lors de la première taille des amandiers pour ainsi mettre en place le processus.
  • Mieux comprendre les perspectives économiques de la production d’amandes pour adapter le conseil.

Méthodologie et pédagogie

Lors des visites de parcelles, Jean-Michel Montagnon a pu montrer aux animateurs des méthodes pédagogiques afin de conseiller techniquement les agriculteurs. La production d’amandes dans le cercle de Taza étant encore récente, de nombreux points techniques doivent être abordés. Grâce à des dessins, des schémas ou des images, Jean-Michel Montagnon a su être clair et précis pour guider les agriculteurs pour la pollinisation et la taille de leurs amandiers. Pour que les acquis soient durables, il faut que l’agriculteur puisse comprendre le sens des actions et ne soit pas dans la simple reproduction des gestes techniques.

« ll y a une approche très humaine dans l’action engagée à Taza ; les agriculteurs sont très accueillants, ouverts et modestes, ils mettent beaucoup d’espoir dans cette culture alors qu’ils n’ont pas tous les outils pour pouvoir vraiment en bénéficier.  L’équipe de terrain Fert est pleine d’humilité. Maintenant dans leur travail et les échanges avec les agriculteurs, il faut vraiment intégrer des notions de physiologie végétale pour que les agriculteurs comprennent ce qu’on leur dit de faire ; c’est cela l’aide à la décision. Le métier de conseiller c’est de trouver des mots simples, avec des symboles, pour que l’agriculteur puisse lui-même analyser et décider ce qu’il veut faire. »

A la suite de cette mission, les conseillers agricoles ont pu améliorer leurs techniques de travail et d’accompagnement. Il s’agit maintenant de consolider les actions de formation et de conseil agricole en développant les activités pédagogiques et en mobilisant à nouveau une expertise technique basée sur l’expérience.

Des échanges avec des responsables professionnels des Chambres d’Agriculture françaises, et notamment celle des Bouches du Rhône, pourront également être organisés afin de faire témoigner des agriculteurs dans le rôle joué par le collectif, le pilotage agricole du conseil, etc.

Fert intervient au Maroc en collaboration avec IECD Maroc.