Du 22 avril au 1er mai, des représentants de Fekama – Madagascar et Coopara – Cote d’Ivoire ont réalisé un voyage d’étude au Cameroun afin de découvrir le programme Afop, programme phare de l’État camerounais en matière de formation et d’installation des jeunes ruraux. Retour sur un voyage d’étude riche d’enseignements.

Former et aider à l’insertion des jeunes agriculteurs

L’installation des jeunes agriculteurs. Une préoccupation partagée par de nombreuses organisations de producteurs africaines et parmi elles, Fifata et Fekama à Madagascar et Coopara en Côte d’Ivoire, toutes deux partenaires de Fert et impliquées dans le programme multi-pays TransFert.

Depuis le début de la dynamique TransFert en 2015, elles ont pu réfléchir ensemble sur cette thématique et partager leurs initiatives pour promouvoir et soutenir l’installation et l’insertion des jeunes en agriculture : les 5 collèges agricoles régionaux mis en place par Fifata et fédérés dans Fekama, entité du groupe Fifata à Madagascar, et le Programme insertion jeunes porté par la Coopara en Côte d’ivoire. Les nombreux échanges et séances de travail ont permis à chacune de ces OP d’enrichir ses réflexions sur son propre dispositif d’insertion professionnelle et son intégration dans le territoire.

A la découverte du programme Afop

Afin d’approfondir leurs travaux, la Coopara et Fekama ont désigné chacun des représentants pour partir au Cameroun du 22 avril au 1er mai 2017 afin de découvrir l’emblématique programme Afop, initié en 2008 à l’initiative du gouvernement camerounais, qui associe à une rénovation du dispositif et des centres de formation rurale un dispositif d’accompagnement à l’installation en agriculture des jeunes formés. Un programme souvent cité comme un modèle de pérennité et de partenariat public-privé efficace.

Si la forte implication de l’État camerounais dans le programme Afop était un élément d’intérêt pour Fekama et Coopara, le continuum formation-installation, socle du programme, était, pour les deux organisations de producteurs, un facteur-clé de réussite du programme, qui fait écho à leur proche expérience.

Au programme de cette immersion en terre camerounaise : deux jours d’échange à Yaoundé dans les locaux de la coordination du programme puis des visites et rencontres en régions pour rencontrer différentes parties prenantes locales.

Des pistes de réflexion

Avant leur retour au pays, l’ensemble des participants a pris le temps d’un débriefing pour dresser le bilan de leurs découvertes et tirer de premières conclusions. Ainsi, si la réussite du programme n’a pas manqué d’impressionner Malgaches et Ivoiriens, ils notent toutefois la plus-value de leurs dispositifs propres en ce qu’ils impliquent fortement la profession agricole, véritable garante de la stratégie d’ensemble de l’initiative. Grâce à l’étude d’impact réalisée par des étudiants de l’IRC Montpellier SupAgro, auprès de l’Afop Cameroun comme auprès de Fekama Madagascar, les participants ont mesuré l’intérêt de s’’appuyer sur ce type de travaux pour réaliser un travail de plaidoyer auprès de l’État.

Les représentants de Fekama et de Coopara sont repartis avec de nouvelles ambitions en matière de formation, d’insertion et de lien au territoire.

  • Pour Fekama, il s’agit par exemple de soumettre à leur Conseil d’administration de mieux favoriser les stages en exploitation familiale, réfléchir à l’amélioration de la dotation coup de pouce ou encore de renforcer la connaissance des marchés pour accompagner les jeunes dans le développement d’activités innovantes (transformation, filières export…);
  • Pour Coopara, ont été évoqués un projet de construction de référentiels de formations pour les jeunes comme pour les conseillers agricoles, une réflexion sur la pertinence de mobiliser des personnes ressources pour suivre les jeunes en complément des conseillers d’insertion déjà en place, ou encore, de réfléchir à une plus grande implication d’acteurs du territoire dans le dispositif d’insertion des jeunes en agriculture.

Des réflexions et perspectives stimulantes pour ces différents dispositifs de formation-insertion des jeunes portés par des organisations de producteurs conscientes de l’enjeu que représente la formation de la relève en agriculture.