Face aux conséquences néfastes de l’usage excessif de produits phytosanitaires chimiques, les producteurs malgaches des régions Analamanga et Itasy ont fait le choix de pratiques agroécologiques. Pour mieux valoriser leurs produits, ils ont entrepris une démarche de Système Participatif de Garantie Agroécologie.

Qu’est-ce que le SPG ?

Selon la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (IFOAM), les systèmes de garantie participatifs (SGP) sont « des systèmes d’assurance qualité orientés localement. Ils certifient les agriculteurs sur la base d’une participation active des acteurs concernés et reposent sur la confiance, les réseaux et l’échange de connaissances. Ils offrent donc une assurance aux consommateurs qui recherchent des produits biologiques via « un processus de participation directe des agriculteurs, des consommateurs et d’autres acteurs locaux dans le processus de vérification des SGP. »

Depuis 2015, Fert et le groupe Fifata accompagnent la structuration de services agricoles à la base auprès des productrices et producteurs des régions Analamanga et Itasy. Dans un contexte périurbain – en périphérie d’Antananarivo – où la production de légumes est orientée essentiellement vers les marchés de la capitale, l’usage des fertilisants et de produits phytosanitaires chimiques est très répandue et devient problématique. Dégradation des sols et de la qualité des produits, recrudescence des maladies, coûts de production élevés, inquiétudes pour la santé des producteurs et des consommateurs sont autant d’éléments qui ont motivé les OP partenaires et les producteurs à diffuser et adopter des pratiques agroécologiques.

Pour mieux valoriser les produits en ciblant des marchés demandeurs de produits de qualité, les organisations de producteurs (OP) se sont engagées à partir de 2018 dans une démarche de qualité visant à améliorer leurs pratiques de production et in-fine la qualité des légumes livrés sur le marché. Cette démarche, appelée SPG Agroécologie (pour Système Participatif de Garantie), leur a permis de définir un cahier des charges et d’adopter une démarche d’apprentissage et de contrôle, qui devrait permettre d’accéder à de nouveaux marchés plus rémunérateurs en garantissant des méthodes de production respectueuses de l’environnement.

Couvrant aujourd’hui 9 communes rurales et impliquant une trentaine de productrices et producteurs maraîchers, cette démarche devrait s’élargir dès 2022 à un plus grand nombre de membres.

« On est bien dans l’état d’esprit du SPG. La démarche part des besoins des producteurs »

La visite au mois de décembre 2021 d’une experte de l’IFOAM (la fédération internationale des mouvements de l’agriculture biologique) Cornelia Kirshner, mobilisée à Madagascar par l’organisation SYMABIO, a permis de confirmer que la démarche dans laquelle s’engagent les producteurs correspond bien aux principes observés dans les SPG de nombreux autres pays. Les productrices et producteurs d’Analamanga ont aujourd’hui défini leur cahier des charges et leurs modalités de contrôle. Les prochaines étapes se construiront avec les acteurs impliqués dans le contrôle et l’achat des produits (communes, acheteurs, …) pour mettre cette démarche à l’épreuve du marché.

Comme le mentionne Cornelia Kirshner, la mise en place d’un SPG prend du temps et il vaut mieux s’assurer d’une adhésion solide à la base pour permettre la confiance et le dialogue entre les membres. Cette assise est aujourd’hui acquise et va permettre de progresser plus efficacement dans cette démarche de commercialisation valorisant les produits agroécologiques.

Crédit photo : SYMABIO