800 000, c’est le nombre de personne déplacées (janvier 2020) à la suite des attaques terroristes perpétrées au Burkina Faso depuis début 2019. Tout le territoire est concerné, à des degrés divers, par un enchevêtrement de conflits. 95% des personnes déplacées sont accueillies au sein des communautés hôtes. L’action de Fert, déployée depuis 15 ans dans les régions Centre Nord et Nord, doit s’adapter à ce contexte d’insécurité en développant des alternatives pour maintenir un accompagnement à distance pour certaines organisations de producteurs (OP) sans mettre en danger la vie du personnel et des paysans partenaires. 

Des agriculteurs debout – Des OP dynamiques et agiles

Trois des six OP de producteurs de niébé partenaires de Fert se situent dans les zones les plus exposées aux attaques. Certaines fonctions qui étaient auparavant assumées par les conseillers agricoles de Fert ont donc été déléguées aux responsables d’OP et paysans relais qui s’initient à l’usage des TIC (technologies de l’information et de la communication) pour bénéficier d’un accompagnement à distance. Par ailleurs, ce sont maintenant les producteurs qui se déplacent vers les villes (Kaya, Ouagadougou) pour rencontrer les techniciens ou suivre des formations relatives au développement de leurs services.

Les agriculteurs déplacés (près de 50% des membres des trois OP) ont pour la plupart trouvé refuge dans les chefs-lieux des communes. Tout en espérant un retour possible dans leur village, certains initient de nouvelles activités génératrices de revenu : petit élevage, maraichage, transformation de niébé …

S’adapter mais ne pas abandonner

Pour Fert et son équipe au Burkina Faso (20 salariés) l’enjeu est de ne pas abandonner ses partenaires au moment où ils ont le plus besoin qu’on les soutienne. Cela a supposé depuis début 2019 une adaptation de son dispositif d’accompagnement : élaboration d’un plan sécurité, redéploiement géographique de certains conseillers agricoles, limitation des déplacements …

Sa connaissance fine des territoires et la confiance acquise auprès des producteurs rendent possible le passage de relais à des acteurs humanitaires lorsque les situations dramatiques ne permettent plus aux familles d’envisager un processus de développement.