Du 18 au 25 avril, une délégation de 12 personnes de CAP Magalasy et de Fifata a participé à un voyage d’étude à la Réunion. Un programme dense en rencontres a permis de faire progresser leur réflexion sur l’institutionnalisation de CAP Malagasy, une organisation spécialisée dans un service de conseil de proximité et active depuis 2012 dans 4 régions de Madagascar.

Venus en voisins sur l’île de la Réunion, des représentants de l’organisation nationale de producteurs malgaches Fifata, mais aussi des cadres et conseillers agricoles de CAP Malagasy sont partis à la découverte de ce qui constituait déjà pour eux un nouvel horizon agricole.

En effet, ce voyage d’étude leur a permis d’entrevoir d’autres expériences de structuration professionnelle et de stimuler leur réflexion sur le métier de conseiller agricole [conseiller agricole, incluant le conseil économique aux exploitants]. Cet échange a également permis de réfléchir sur la gouvernance pour une structure de conseil agricole de proximité.

Au cours de leur séjour, ils ont pu rencontrer :

  • des producteurs responsables de la production, transformation et commercialisation des produits : l’AVO et l’AOPFL,
  • des coopératives : Vivea et la fédération régionale des coopératives agricoles (FRCA),
  • des sociétés ou des cabinets qui exercent un métier de conseil aux entreprises et exploitations : Vakom et le CER France,
  • des institutions agricoles publiques comme la DAAF.

Par ailleurs, la visite des lycées agricoles Saint Paul et Sainte Suzanne leur a permis de voir comment les Réunionnais incluaient dans leur référentiel de formation les compétences nécessaire pour exercer le métier d’agriculteur, tout comme celles nécessaires au métier de conseiller agricole.

A l’heure du bilan, les participants ont exprimé leur surprise en constatant l’importance du métier de conseil agricole chez les agriculteurs réunionnais  et ce, dès le choix des filières de production. En effet, à la Réunion, le conseil est présent de la planification agricole à la gestion des produits pendant la phase post-récolte ; un rôle qui s’avère donc primordial pour la commercialisation et la valorisation des produits agricoles.

En parallèle, la formation et l’accompagnement des leaders paysans réunionnais permet de mieux organiser cette chaine – de la production à la commercialisation – dans l’organisation paysanne d’abord, mais également auprès des partenaires extérieurs afin d’assurer des débouchés.

A leur retour à Madagascar, les élus et cadres de Fifata comme les cadres et conseillers de CAP Malagasy garderont le souvenir de producteurs réunionnais engagés au cœur de l’action de la filière jusqu’aux politiques agricoles. Un investissement qui les obligent à toujours plus de professionnalisme et de maîtrise de leurs outils de production (normes sanitaires, adaptation aux besoins du marché, etc.). Organisés, ils peuvent s’adresser à leur Ministère et ainsi espérer être entendus dans leurs revendications – demande de mise en place d’infrastructures agricoles telles que les barrages, les entrepôts par exemple – et leurs propositions en matière de production et de commercialisation. En retour, les autorités publiques peuvent compter sur l’activité agricole pour répondre aux besoins des consommateurs locaux.