Ousmane Sawadogo, 51 ans, est agriculteur à Pissila au Burkina Faso. Il produit du sorgho, du niébé, du maïs et du sésame. Son exploitation compte 6,5 hectares. Il est aussi producteur pilote.

Comment gérez-vous votre exploitation au sein de votre grande famille?

O.S : Toute la famille travaille sur mon exploitation, mais chacune de mes femmes exploite un hectare en plus, et elles font ensuite ce qu’elles veulent de l’argent qu’elles ont gagné sur leur parcelle.

Comment utilisez-vous votre production?

O.S : Nous auto-consommons le sorgho et le maïs, et commercialisons le sésame et le niébé même si nous en conservons une partie pour les fêtes coutumières.

Que vous a apporté le soutien de l’Accir et de Fert?

O.S : Tout d’abord, cela m’a permis de me lancer dans une nouvelle production : le niébé. La première année, j’en ai produit 300 kg à l’hectare. Une année, j’ai même réussi à récolter 1,3 t par hectare. Par ailleurs, je suis devenu producteur pilote pour mon groupement. Cela m’a apporté de nombreuses connaissances et m’a permis d’augmenter ma production et donc d’avoir suffisamment pour la commercialisation.

La loi Ohada vous invite à transformer l’union à laquelle vous adhérez en coopérative, quel est votre regard sur ce projet?

O.S : Je pense que quand il y a une loi, il faut se jeter dedans. Je crois que nous devrions commencer par créer une coopérative simplifiée avant de nous lancer dans une coopérative avec conseil d’administration. Je n’ai pas peur de confier la commercialisation de ma production à une coopérative. Pour ce qui est des parts sociales, ce n’est pas vraiment un frein : ce que tu donnes, tu vas le récolter. Ici, l’accès au crédit est très difficile, peu de producteurs peuvent en bénéficier. Je souhaiterais que l’Accir puisse nous avancer le fond de roulement.

Elisabeth Ouedraogo, productrice de niébé, productrice pilote et trésorière de l’Union de Pissila.

Pouvez-vous nous parler de votre travail de paysanne?

E.O : Je produis 0,5 ha de niébé et pratique la technique du zaï : il s’agit de faire des trous dans des sols durs et pauvres et d’y mettre de la fumure avant de semer les graines. Pour ma part, je mélange fumure organique et fumure chimique. Je travaille seule sur ma parcelle sauf pour creuser les zaïs, pour cela j’ai recours à l’aide de mes enfants.

Que vous rapporte le fait d’être productrice pilote? 

E.O : Je suis formée à de nouvelles technologies, les mesures de mes superficies sont correctement réalisées et je peux ainsi doser les engrais que j’apporte ainsi que les bonnes quantités de semences. Je sers d’exemple aux autres producteurs, et le fait que je sois une femme attire les autres femmes. Nous pouvons échanger et donc augmenter nos rendements pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles

Un mot enfin sur votre rôle de Trésorière de l’Union…

E.O : J’enregistre les entrées et sorties d’argent de l’Union sous contrôle de notre Président. En fait, je fais la gestion de l’Union en quelque sorte…

Propos recueillis par C.Gimonnet, administratrice de l’Accir.

Témoignages publiés dans le bulletin d’informations trimestriel de l’Accir, mars 2017